Les émaux de cendres sont nés de l'observation des potiers chinois puis japonais lors de leurs cuissons dans des fours à bois.
Quelle surprise de voir que les pièces non émaillées sortaient du four avec une glaçure sur leur parois. C'était les cendres qui lors de la combustion venaient se coller et fusionner avec la terre. En 600 après J.C., les cendres devenaient un constituant de l'émail.
Il faudra attendre longtemps avant qu'un potier ne s'intéresse plus précisément à leur constitution : Daniel De Montmollin, frère de la communauté de Taizé, mettra en formulation moléculaire les émaux de cendres dans les années 50.
Recette constituée de trois matières : les cendres, la silicie et le feldspath/kaolin. Rien de plus simple et pourtant, ce joue là la complexité et la richesse de la Nature.
Intensité, profondeur, jeu de lumière... c'est après de multiples recherches, essais sur une cendre que les couleurs naissent et s'expriment. Au potier d'orienter sa recherche en fonction de ce que lui offre la Nature.
Rien n'est écrit avant de l'avoir expérimenté et observé. Rentre en jeu la personnalité de celui ou celle qui y pose son oeil, pour offrir des couleurs authentiques, riches en reflet et en sensibilité....
J'utilise les cendres de notre territoire... vignes, abricotiers et pêchers, figuiers et oliviers. Je ramasse le bois, le brûle... une grande quantité de cendres est nécessaire pour pouvoir la tester et agrémenter plusieurs pièces. Une fois brûlées, elles sont tamisées pour avoir une consistance de farine et lavées. C'est un long travail de préparation, de persévérance qui m'amène petit à petit sur le chemin de l'émail, sans savoir quel en sera le résultat : une forme de lâcher-prise, de confiance et d'émerveillement !